Quelles différences entre psychologue, psychiatre, psychanalyste, psychothérapeute?
Capables de détecter les troubles du comportement ou de la personnalité, les psychologues cliniciens utilisent différentes méthodes thérapeutiques. Ils interviennent principalement dans trois grands secteurs :
Auprès des enfants, les psychologues sont présents dans les crèches, les centres de PMI (protection maternelle et infantile), les services d’aide sociale à l’enfance, les centres médicaux psychopédagogiques.
Auprès des adultes, à l’hôpital, dans les services psychiatriques ou spécialisés (gérontologie, Sida, soins palliatifs…).
Dans le secteur de la justice, ils sont responsables des expertises, de la rééducation des délinquants, de la protection judiciaire de la jeunesse.
Il y'a psy et Psy
Nombreux sont ceux qui sans en avoir le titre "font de la psychologie". Si le titre de psychologue est protégé, le mot "psy" ne l'est pas. Revues, rubriques et émissions "psy" fleurissent dans les médias. On a pu calculer qu'une proportion de 17% des rubriques des grands magazines féminins était consacrée à la "psy"-connaissance. Les intervenants, les invités, les conseillers des ces rubriques sont rarement des psychologues cliniciens, mais des "psy", c'est-à-dire la plupart du temps des psychiatres (qui sont médecins), des psychanalystes (qui ne sont pas forcément des psychologues cliniciens) ou des psychothérapeutes (qui ne sont pas toujours des psychologues cliniciens). Il y a là une confusion des genres qui obscurcit un peu plus l'image de la psychologie et des psychologues.
L'image ainsi offerte peut être même déformante et aboutir à des représentations ou des croyances qui sont à l'opposé de ce qu'est la psychologie et de ce que sont les psychologues. Par exemple, tous les enseignants sont frappés par la méconnaissance de la discipline qu'ont les étudiants de première année de psychologie. Nombres d'entre eux s'imaginent explorer la psyché humaine en dissertant philosophiquement, avec l'aide de quelques représentations psychanalytiques, sur les aspects et les pensées d'un patient.
Or, si la psychanalyse, le tout freudien et autres lacaneries semblent typiquement françaises, (la France et l'Argentine sont les deux derniers bastions de la psychanalyse, qui a dû s'adapter et se réformer profondément dans toutes les autres nations!), elles n'en restent pas moins très minoritaires en Université, comparativement aux approches cognitives, neuropsychologiques, sociales, développementales.
Nombres d'étudiants encore, pensent la psychologie clinique comme une discipline davantage littéraire que scientifique, or, il n'en est rien : le psychologue clinicien se doit d'être un bon scientifique, parcourant et comprenant les sciences essentielles à sa pratique telles que biologie, logique et mathématiques. Le bon psychologue clinicien doit impérativement acquérir la rigueur et les principes scientifiques qui feront de lui un être capable de penser et de réagir rationnellement, se fondant sur des méthodes objectives, l'expérimentation. Un clinicien incapable de logique ne serait pas davantage une aide au patient que la ménagère qui nettoie son salon.
Ce qui est grave, n'est pas la faiblesse du savoir de ces étudiants concernant la psychologie (notamment clinique), mais au contraire la persistance d'idées fausses mais bien arrêtées qu'ils vont devoir désapprendre pour acquérir une véritable formation.
Psychologue clinicien versus psychothérapeute versus psychiatre.
Il est important de distinguer ces trois "psy", d’une part car la confusion est souvent faite par les néophytes, d’autre part car les différences apportent des renseignements importants sur le psychologue clinicien.
En effet, il est bon de rappeler que le psychiatre a suivi une formation en médecine, ce qui lui donne le droit, par exemple, de prescrire des médicaments, de voir ses prestations remboursées par la sécurité sociale, droits auxquels le psychologue clinicien et ses patients n’ont pas accès, alors même toutefois, que certaines mutuelles reconnaissant l'importance de la prise en charge psychologique, la prennent effectivement. Concernant les médicaments, et généralement le diagnostic, il s'agit du rôle du psychiatre, ce qui se trouve être la meilleure solution, car le psychologue clinicien a rarement suivi la formation nécessaire pour comprendre le médicament, gérer son dosage et éviter les contre-indications ou mélanges dangereux. A contrario, le psychiatre a une formation réduite en psychologie(cognition, structures mentales, etc...), les facs de médecine, hors services de neurologie, versant encore bien trop dans la psychanalyse par rapport aux universités de psychologie, plus orientées vers les thérapies cognitives, comportementales, neuropsychologiques...
Par ailleurs, alors que le métier de psychologue clinicien s’exerce à l’unique condition d’en posséder le titre (5 ans d'études), ceux de psychothérapeute ou psychanalyste sont exercés par qui s’en croit capable, et l’on voit souvent des individus s’autoproclamer à un de ces deux métiers sans pour autant avoir les bases nécessaires qui constituent la formation du psychologue clinicien. On peut rappeler toutefois que depuis quelques années, le titre de psychothérapeute se voit protégé par la loi et obtenu à condition d'un minimum de 3 ans d'études. Cependant, les anciens psychothérapeutes se voient généralement accorder le droit de disposer de ce titre. On trouve donc encore de nombreux psychothérapeutes n'ayant aucune légitimité sur le plan de la formation!
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