Psychologie cognitive
La psychologie cognitive étudie les grandes fonctions psychologiques de l'être
humain que sont la mémoire, le langage, l'intelligence, le raisonnement, la
résolution de problèmes, la perception ou l'attention.
Plus généralement la cognition se définit comme l'ensemble des activités mentales et des processus qui se
rapportent à la connaissance et à la fonction qui la réalise.
La psychologie cognitive part du principe que l'on
peut inférer des représentations, des
structures et des processus mentaux à partir de l'étude du comportement.
Contrairement au béhaviorisme, elle
défend que la psychologie est bien l'étude du mental et non du comportement. À la
différence des autres courants mentalistes, elle ne pense pas que l'introspection soit une voie d'accès particulièrement fiable pour explorer le mental.
Historique
Après le béhaviorisme, Clark
Hull et Edward Tolman sont les premiers à ouvrir la « boîte noire »,
c'est-à-dire l'ensemble des phénomènes qui prennent place entre la stimulation du sujet par l'environnement et la réponse observable de l'organisme.
La psychologie cognitive est véritablement née dans
les années
1950, en même temps que l'intelligence artificielle. En effet, une
fois admis le principe d'étudier le contenu de la boîte noire, il fallait
développer des concepts pour décrire ce qui s'y passait. Les débuts de l'informatique ont justement permis de fournir un arsenal conceptuel permettant de penser
la cognition :
la notion d'information et de traitement de l'information.
Bien que des progrès considérables aient été réalisés
depuis cette époque, la notion de système d'information reste au cœur des
modèles cognitifs, que ceux-ci adoptent des formalisations plutôt symboliques (la cognition vue comme un système de manipulation de symboles), plutôt
connexionnistes (la cognition vue comme circulation d'activation dans un grand réseau de neurones), ou
hybrides (notion d'un grand réseau de neurones qui réalise fonctionnellement un système de symboles).
Notions de base
La psychologie cognitive utilise préférentiellement l'expérimentation et les mesures comportementales qui comprennent notamment la mesure de temps
de réaction (TR), ou du temps nécessaire à une
opération (temps de réalisation de la tâche, temps d'exposition en lecture), la
précision de la réponse (par exemple taux de bonnes ou mauvaises réponses), ou
même l'oculométrie cognitive ou des données physiologiques (imagerie fonctionnelle, potentiels évoqués, etc.) La modélisation
informatique y joue également un rôle important.
Certains chercheurs se consacrent à l'étude de
l'architecture cognitive. On trouve ainsi des expériences visant à élucider les différents « modules » qui prennent en
charge les grandes fonctions de la cognition. Ces
distinctions ne recouvrent pas nécessairement des unités cérébrales
identifiées, mais correspondent plutôt à des entités fonctionnelles pouvant
mobiliser une variété de structures cérébrales distinctes. Par exemple dans la mémoire, avec la distinction entre mémoire
de travail et mémoire
à long terme. On rencontre aussi différentes mémoires sensorielles,
ou encore la distinction entre mémoire
sémantique et mémoire
épisodique. La psychologie cognitive travaille également avec le
concept d'association.
D'autres chercheurs s'emploient à décrire les
stratégies mises en place par les individus pour traiter les tâches de la vie
quotidienne, tâches de résolution de problème, prise de décision, ou même
tâches professionnelles (diagnostic médical, contrôle aérien, mémorisation chez
les garçons de café, etc.). La psychologie cognitive trouve ainsi de nombreuses
applications, notamment en ergonomie cognitive ou en marketing.
En 2002, Daniel Kahneman, un
psychologue cognitiviste de la décision, a reçu le « Prix Nobel » d'économie.
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